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Soutien aux comportements positifs versus gestion des écarts de conduite

Dernière mise à jour : 8 août

Si vous êtes une école SCP, je suis certaine que cet ensemble vous aidera grandement à apprécier davantage ce système. Vous aurez accès, à la fin de cet article, au lien vers ma boutique pour télécharger le document complet contenant tout l'affichage présenté dans celui-ci.

Établir vos règles de classe selon les valeurs choisies par l'école :


Il est important de présenter et de modéliser, de façon régulière avec les élèves, vos attentes pour chaque règle de classe. Donnez des exemples clairs et à la portée des élèves de ce que sont les comportements souhaités et des contre exemples de ce que sont les comportements non souhaités en lien avec chacune des règles de classe. Aussi, je trouve important de faire verbaliser le groupe, en début d'année, sur la raison de la mise en place de chacune des règles et de ce qui pourrait se passer si elles n'y étaient pas. Les élèves ne choisissent pas les règles, ils choisissent de les respecter ou non. C'est comme dans notre société. On ne peut pas choisir de changer une limite de vitesse sur la route parce qu'on est pressé, mais on peut choisir de ne pas la respecter. Suite à cela, on doit accepter les conséquences si on se fait prendre.


Voici mes règles de classe:




Renforcement des comportements positifs :


Je me sens un peu mal de vous donnez des conseils sur cet aspect, car je sais que la grande majorité des enseignants sont passés maître pour trouver le positif et de le souligner chez chacun des élèves. Sauf peut-être ... les élèves qui sont un peu retirés et qui font toujours bien les choses. Vous savez ces petits anges bienveillants qu'on ne voit presque plus. Un petit clin d'œil ici, afin de vous faire prendre conscience qu'ils sont là, même si on ne les voit pas.

Vous connaissez aussi, sans aucun doute, les différentes façons de renforcer et souligner positivement les comportements souhaités, soit :

  • Le non verbal (ex.: clin d'œil, pouce par en haut, sourire…)

  • Le verbal

  • Les tangibles (ex.: un "Wow" en papier cartonné)


Attention!!!

Les renforcements verbaux et non verbaux sont tout aussi importants sinon plus que les tangibles. Le but est de développer chez l'élève un sentiment de fierté à bien se comporter sans qu'il ne le fasse contre quelque chose de tangible en échange. De plus, il est important de nommer le comportement de l'élève qui résulte du renforcement.

"Je suis fière de toi parce que tu as fait preuve d'empathie envers…"

Ensuite...

Déterminez combien de récompenses tangibles vous devez donner afin que chaque élève reçoive son privilège parmi une liste établie et combien il faut en ramasser pour une récompense classe et école. 


Lorsqu'un élève vient me remettre son "Wow", je lui demande toujours pourquoi il l'a obtenu avant de le noter dans ma feuille de compilation. Je trouve important pour leur estime que les élèves soient capables de nommer leurs bons coups. Cette pratique développe chez eux la capacité à se sentir concernés par leurs actions et ils finissent par comprendre qu'ils sont responsables de leurs comportements positifs ou négatifs. Je déteste la justification contradictoire du genre : "Je n'ai pas parlé, je lui ai juste dit ..." Ils doivent comprendre que leur comportement est observable, qu'il en découle de leur choix et que chaque comportement entraine une conséquence positive ou négative. Ils doivent se responsabiliser.

Aussi, il est important de ne jamais retirer le tangible. L'élève l'a gagné et on n'efface pas ce comportement positif pour lequel il l'a obtenu même si après son obtention, celui-ci se désorganise. Bref, on félicite mais on ne "défélicite" jamais!

Mais que faire avec les écarts de conduite dans ce cas?

Oui, vous êtes passé maître du renforcement positif verbal et non verbal. Mais quelque chose vous chicotte avec ce système? Vous avez parfois l'impression que les élèves qui ont de mauvais comportements sont souvent ceux qui reçoivent le plus de renforcements tangibles lorsque vous vous attardez à votre compilation de classe. Vous observez que les élèves ne se sentent pas concernés par les règles et qu'ils exigent des récompenses pour très peu d'efforts. Vous sentez que lorsqu'un comportement négatif se reproduit régulièrement chez le même élève, vous n'avez d'autre choix que celui d'attendre qu'il se conduise bien afin de le féliciter en espérant que cela fera la différence. Vous observez de loin des élèves qui se conduisent bien dans le but d'obtenir le renforcement tangible qu'une enseignante leur brandit sous le nez et qui se désorganisent aussitôt la récompense en main.  Le renforcement positif est important, certes, mais souvent on nous offre peu d'outils en ce qui concerne les écarts de conduite... C'est pourquoi il est important de comprendre que le système SCP est une système parallèle entre le renforcement positif et la gestion des écarts de conduite. Le soutien aux comportements positifs est une ligne et le système d'écarts de conduite en est une autre n'ayant aucun lien avec la première. L'un ne va pas sans l'autre pour que l'équilibre soit respecté. Donc, un renforcement positif est gagné et ne doit pas être retiré, mais un écart de conduite doit être géré de façon indépendante et les conséquences doivent être en lien avec le mauvais comportement.  
Il est vrai que la façon dont ce système est parfois interprété manque de rigueur en ce qui concerne les écarts de conduite et les comportements négatifs qui minent le bon fonctionnement de la classe et de l'école… Et, il y a une raison à cela!

Féliciter et encourager les bons comportements des enfants n'effacent pas tous les mauvais comportements comme par magie. Aussi, de mauvais comportements pour lesquels il n'y a aucune conséquence n'est pas souhaitable et apporte un effet pervers dans une école : des élèves qui ne se sentent pas concernés par les règles et dont le comportement déteint sur les autres... Il faut leur apprendre que celui-ci a des conséquences et que tout ça se travaille de la même façon qu'on exige leur présence en récupération quand ils ont besoin de réviser une notion mal comprise.

Par contre, il ne faut pas confondre punition et conséquence. La punition ne sert qu’à faire peur et à rendre l’autre coupable, la conséquence, elle, permet de faire vivre à l’enfant un « inconfort » : une expérience désagréable, conséquente de son action négative, sans toutefois le culpabiliser, ni l’atteindre dans son estime personnelle et a comme véritable but de le responsabiliser.

Dans le cas ou les écarts de conduite sont mal définis, on se retrouve avec de nombreuses zones grises dû à des interprétations différentes et il se peut que vous voyez ainsi baisser le niveau de motivation des troupes en ce qui concerne le SCP… Il est aussi à noter que ce système n'est efficace que pour 80% des élèves et que certains ont besoin de d'autres interventions qui seront décidées en équipe dans un plan d'intervention personnalisé pour les élèves concernés. Chaque élève doit savoir ce à quoi on s'attend de lui et les intervenants doivent pouvoir utiliser ce système de façon homogène et efficace afin de développer chez les enfants un sentiment de stabilité, de confiance et de sécurité.
 
Les mauvais comportements des élèves se situent dans 4 niveaux qu'il est important de comprendre et de modéliser avec les élèves en début d'année et régulièrement lorsque le besoin se fait sentir. C'est un peu comme un système de triage qui définit clairement qui gère le comportement et comment on le gère selon sa gravité


Les écarts de conduite (affectent principalement l'élève seulement) et les comportements de niveau 2 (affectent les autres par leur caractère répétitif) sont gérés par l'enseignant à l'aide des 4 étapes de l'échelle d'intervention:

1. Rappel de la règle non respectée
2. Offre d'un choix (ex.: travailler seul ou en équipe)
3. Envoi à la zone de réflexion
4. Sortie de classe


La zone de réflexion:


La zone de réflexion quant à elle, n'est pas une punition ou un retrait de classe. C'est un endroit calme, un peu isolé où il sera possible pour l'élève de réfléchir à son comportement et à la façon d'en changer. C'est une chance supplémentaire dont "IL" est responsable. L'élève est invité à s'y rendre et à réfléchir sur ses choix de comportements à l'aide de l'affichage disponible (étapes de la zone de réflexion, règles de classe, porte-clés des gestes inadéquats et "une façon de le dire"). Lorsqu'il se sent prêt, il revient vers l'enseignante (si disponible) pour lui faire part de sa réflexion. Le porte-clé des comportements inadéquats peut aussi aider à l'élève à mettre des mots sur ses écarts de conduite.


Mais quoi dire et comment le dire ? La façon de revenir de la zone de réflexion, ce que je demande aux élèves de me dire, ressemble à ceci:

EXEMPLE: 

J'ai décidé de ne pas lever ma main avant de parler. Je me suis fait rappeler la règle du respect qui dit que l'on doit demander le droit de parole pour poser une question. J'ai quand même continué de faire des commentaires sans lever la main. Je me suis fait offrir le choix de lever la main ou de ne plus poser de questions et j'ai choisi de lever ma main. J'ai quand même parlé sans lever la main. À partir de maintenant, je vais participer en demandant le droit de parole et pour y arriver, je vais me dessiner une main sur un bout de papier que je collerai sur le coin de mon bureau pour m'y faire penser.

S'il refuse ou fait les choses de façon à gagner du temps sans faire ce qui est demandé, il passe directement à l'étape 4 de l'échelle d'intervention, c'est à dire la sortie de classe.
Et souvent, c'est là que ça se corse et que vous tolérer les écarts de conduite plutôt que de procéder à la sortie de classe de l'élève.
Je ne sais combien de fois j'ai été confronté à la situation suivante : Un élève adopte un comportement de niveau 2 de façon répétitive et fait perdre le temps de toute la classe par mes interventions relatives à l'échelle d'intervention. Lorsque celui-ci se rend à l'étape de la sortie de classe, il se fâche, claque la porte en disant que je suis toujours sur son dos, prend son billet T.E.S. de façon peu cavalière et part. Toutes mes interventions et ses comportements dérangeants ont déjà entamé mon temps d'enseignement et ont rendu les autres élèves plus fébriles. Mais ouf... Il est sorti.  Je donc vais pouvoir rattraper le tout avec les autres et rétablir un climat propice à l'apprentissage. Mais non... Quelques minutes plus tard, le T.E.S. vient cogner à ma porte en me disant : "J'aimerais savoir ce qui s'est passé avec (...). Je ne peux rien obtenir comme informations car il est trop fâché et il refuse de me parler." Je prends donc 5 minutes pour expliquer ce qui s'est passé (encore de la perte de temps) et le T.E.S. finit par ajouter : "Mais c'est quoi tes attentes?" GRRRRRR...

Lorsque l'élève se rend à cette étape, je remplis toujours un billet pour le T.E.S avant que l'élève s'y rende avec une fiche de réflexion à remplir et à faire signer. De cette façon le T.E.S. est au courant de la situation de façon générale. Tant que la réflexion n'est pas faite, il reste au bureau du T.E.S. Il est important de clarifier avec celui-ci vos attentes en cas de sortie de classe.


Il est à noter qu'à ce moment, il faut comprendre que l'élève sorti n'est plus géré par l'enseignant car il est rendu au niveau de comportement 3 (comportement qui affecte l'environnement de toute la classe). S'il ne collabore pas seul à seul avec le T.E.S. et qu'il n'est pas apte à discuter avec lui, il n'est pas plus disponible à être en groupe. Il faut attendre qu'il soit calme, disponible et qu'il y ait eu des conséquences directement avec son comportement négatif répétitif. D'habitude, la mémoire leur revient à quelques minutes de la récréation ou du cours d'éducation physique... Sinon, la récréation est un privilège qu'il devra perdre en conséquence à ses écarts de conduite et son manque de collaboration. Car, oui, les récréations sont un privilège et non un droit fondamental. De toute façon, s'il est rendu à l'étape de la sortie de classe, sa récréation, il l'a prise pendant ses heures de cours ...

Voici d'autres utilitaires pour vous aider :



Pour ce qui est des niveaux de comportements 3 et 4, je laisse cette gestion au technicien en éducation spécialisé, au psychoéducateur ou à la direction puisque la gestion de tels comportements ne sont pas du ressort des enseignants qui n'ont pas de pouvoir décisionnel pour intervenir dans ce type de situation.

Il est à noter que l'intimidation est un comportement de niveau 4 et que lorsqu'elle est identifiée comme telle, c'est un cas qui est référé immédiatement au T.E.S., au psychoéducateur et/ou à la direction.  Pour se démêler, un document facile d'emploi est fourni dans l'ensemble.



L'ensemble complet est disponible ici!





Et voilà! Maintenant, tout est clair sur le qui fait quoi et vous avez en plus, accès à des documents vous permettant de clarifier vos doutes et de faire des demandes claires en ce qui concerne la gestion des écarts de conduite.

J'espère que cette façon de voir et d'organiser la classe vous aidera à mieux apprécier le SCP!

N'hésitez pas à commenter si vous en ressentez le besoin ou si certains points sont à clarifier.

Merci!

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